Faris Pan Japa: Visite en pays Sunda

Appelée le Paris Van Java par les Hollandais en raison de la douceur de vivre qui y régnait, Bandung, était destinée à devenir la capitale des Indes Orientales dans les années 30.

Bandung est une ville mythique, du fait de son histoire, de sa culture, et de son symbolisme: après avoir été un centre économique de l’occupation hollandaise puis un enjeu stratégique sur l’échiquier de la guerre froide, Bandung a symbolisé, avec la conférence des non-alignés en Avril 1955, l’émancipation des anciennes colonies par rapports aux grandes puissances traditionnelles (pour le discours de Nehru en Français: http://www.andreversailleediteur.com/upload/args/nehruavril1955site.pdf ). Paris Van Java, c’était cet esprit indépendant, réfractaire, qui, combiné avec une scène artistique particulièrement créative et dynamique, devint une source d’inspiration et d’espoir pour tout un pays.

Aujourd’hui, il en reste une scène culturelle toujours aussi vibrante et revendicative, quoi que quelque peu enfermée dans le carcan de l’underground, mais c’est en fin de compte ce qui fait son intérêt. La scène Punk Rock notamment, avec des groupes comme Black Boots ou Keras Kepala est probablement la plus intéressante du pays.


Bandung c’est également la capitale culturelle du Tanah Pasundan, le pays Sunda, ancien Royaume de Pajajaran, qui court de la pointe Ouest de Java jusqu’aux limites de Java Centre a l’Est. Le pays Sunda est caractérisé tout d’abord par une identité culturelle très forte, distincte de la culture javanaise, de par son histoire, ses traditions, sa musique, sa langue.


Le Sundanais est l’une des langues les plus parlées d’Indonésie, utilisée quotidiennement par près de 30 millions d’Indonésiens.

Comme le Javanais, le Sundanais comprend plusieurs niveaux de langue, adaptés au contexte et à l’interlocuteur. Le Sundanais familier et le Sundanais et le Sundanais formel (ou poli) peuvent être très différents:

Example:

Francais

Sundanese
(normal)

Sundanese
(polite)

Manger

dahar ..

tuang ..
neda ..

Boire

inum ..

leueut ..

Ecrire

tulis ..

serat ..

Lire

maca ..

maos ..

Oublier

poho ..

hilap ..

Se rappeler

inget ..

emut ..

Marcher

leumpang ..

papah ..

Le Bahasa Sunda est enfin est surtout caractérisé par une certaine tendance à inter-changer les V, les P, et les F.

Ma première expérience face a cette fantaisie sémantique m’a laissé pour le moins perplexe. Je venais d’arriver en Indonésie et de commencer les cours d’Indonésien.

Mon Professeur, Pak Budi, m’apprend le vocabulaire nécessaire aux présentations, et me dit, en Anglais:

- Hi, my name is Budi, I’m Japanese.

Je le regarde avec des grands yeux ébahis pleins de scepticisme et d’incompréhension

- Il y a quelque chose que tu ne comprends pas ?
- Toi, Mr Budiman, avec ta moustache et ta tête de Bajaj Bajuri, tu vas me faire croire que tu es Japonais ?!!!
- Yes, yes! I’m Japanese, my parents are Japanese, you can’t be more Japanese than me

Vu qu’il a l’air un peu vexé, je souris et dis:

- You speak very good Indonesian for a Japanese

Il me regarde en fronçant les sourcils et répond, après un temps d’arrêt:

- Of Course, I’m Indonesian!
- Are you laughing at me? You just said you were Japanese!!
- Oohhh, I see…no, no, I’m Indonesian from Jafa. Japanese is the name of people who lif in Jafa. Do you understand Plo?
- Whateper dude…

La confusion des v, p, et f se décline a toutes les sauces et touche toutes les classes sociales, du chauffeur de taxi qui rassure son client en disant: “no worry Mister, I go paster, you not late at airfort”, a la prostituée et son fameux “how much you gip me?”, au professeur d’université et a l’avocat discutant d’un cas de praude piscale.

Se pourrait t’il qu’un peuple tout entier soit frappé de dyslexie, ou bien se seraient il tous mis d’accord pour juste faire chier le monde?

Ni dyslexie, ni conspiration linguistique. La langue Sundanaise ne compte en fait que 16 consonnes, dont le f et le v ne font pas partie. L’usage du Sundanais étant encore fortement dominant dans la vie de tous les jours par rapport au Bahasa Indonesia, le f et le v sont donc remplacés par un p. Ce que je ne m’explique toujours pas, c’est pourquoi le p est lui remplacé par un f…

Enfin bref, tout ça pour dire que le pays Sunda est l’une des nombreuses merveilles que l’Indonésie a à nous offrir, une culture fascinante et des paysages magnifiques qui promettent des escapades mémorables.


PELNI : La Croisière S’Amuse... version Indo (par FRED)

Depuis bien des années, les eaux chaudes de l’archipel indonésien sont sillonnées par les ferries de la PELNI, une compagnie maritime qui n’est aujourd’hui plus très concurrentielle du fait du développement du transport aérien à bas prix. Même si les avions indonésiens ne sont pas très sûrs, la plupart des gens qui voyagent d’une île à l’autre préfèrent économiser un temps conséquent quitte à payer seulement quelques milliers de rupiah supplémentaires.


La PELNI divise les voyageurs occidentaux.

Pour certains, un voyage à bord des bateaux de la PELNI serait très vite épuisant pour les nerfs. Les touristes y seraient harcelés, bombardés de questions inintéressantes et répétitives relatives à leur emploi, leur situation familiale, leur religion… par des types certes sympathiques mais relativement limités tout de même, et pas seulement en anglais. Si l’on ajoute à cela l’insécurité, le confort sommaire des classes économiques ou au contraire le prix très élevé des cabines individuelles, il est évident que selon ces touristes grincheux il vaut mieux boycotter la PELNI et voyager uniquement en avion.

Pour d’autres, au contraire, les trajets en mer, qui durent souvent plusieurs jours, seraient une occasion unique de découvrir le vrai visage de l’Indonésie et d’aller à la rencontre de son peuple, réputé pour être l’un des plus amicaux du monde chez les globe-trotters qui ont suffisamment d’éléments de comparaison en main pour se prononcer sur cette question. De plus, les ferries de la PELNI présenteraient l’avantage non négligeable en cette période pré-apocalyptique d’être des moyens de transport moins polluants que les avions.


Pour avoir voyagé à plusieurs reprises sur les bateaux de la PELNI entre Java et Bornéo, d’abord par curiosité puis par obligation (je faisais commerce de vêtements entre les deux îles et transportais des sacs de cinquante kilos de marchandises), je dois dire que même si mon cœur balance du côté des arguments humanistes des pro-PELNI, les touristes désagréables cités plus haut n’ont pas forcément complètement tort : les conditions de voyage dans les ponts inférieurs sont en effet assez éprouvantes.

Promiscuité, bousculades, hygiène douteuse, combines et corruption, les navires de la PELNI concentrent toutes les tares de l’Indonésie d’aujourd’hui.

Dès le début de l’embarquement, les passagers agissent comme si le bateau menaçait de les laisser à quai. Hommes, femmes, vieillards et enfants se ruent à l’assaut des passerelles. La mêlée qui s’ensuit est sauvage. Les chutes et les blessures légères sont fréquentes. Parfois, un gros moustachu chargé de la sécurité et posté au pied de la passerelle matraque au hasard tous ces braves gens pour leur apprendre à se tenir correctement. Étonnement, lorsqu’ils prennent un coup, la plupart d’entre eux rigolent. La bousculade, spécialité locale si l’on en croit les incidents fréquents lors de concerts de rock ou lors du pèlerinage à la Mecque (des centaines de morts chaque année, généralement des Indonésiens ou des Philippins), peut suivre son cours dans la bonne humeur.

Une fois à bord, il faut trouver une place dans la cohue générale. Les plus prisées des Indonésiens sont situées juste en face des télés qui fonctionnent non-stop de 6 heures du matin jusqu’à minuit à plein volume. Et c’est quelque chose la télé là-bas ! Les programmes médiocres (amoncellement des ordures télévisuelles occidentales et de sitcoms locaux) sont entrecoupés toutes les cinq minutes (montre en main !) de longs spots publicitaires d’une débilité peu commune. Parfois, une même publicité peut-être diffusée trois fois de suite !

Normalement, chaque passager dispose d’un matelas recouvert de simili cuir. Mais les hommes d’équipage les moins scrupuleux ont la fâcheuse tendance de les cacher pour les redistribuer contre un paiement supplémentaire : inutile, dans ce cas, de prévenir 50 millions de consommateurs, il faut faire preuve d’un peu de culot et de débrouillardise ou à défaut s’acquitter de la surtaxe demandée.

Lorsque que tout le monde est plus ou moins installé, alors même que le bateau est encore à quai, tous les mâles se mettent à fumer comme des sapeurs en dépit de l’interdiction. Evidemment, les hublots ne s’ouvrent pas. Certains d’entre eux, une clope à la main, viennent amicalement s’asseoir à vos côtés pour faire connaissance, vous soufflant par là même leur fumée de cigarette au visage.

Puis, dès que le navire s’ébranle, des centaines de blattes et de cafards surgissent des parois trouées par la rouille et cavalent dans toutes les directions y compris sur les passagers. La menace d’être écrasés, brûlés par les cigarettes ou balayées d’une pichenette n’effraie pas ces sympathiques animaux. On conseillera donc au néophyte de ne pas oublier, avant de s’endormir, de s’enfoncer des cotons dans les oreilles pour éviter qu’une petite blatte ne s’égare dans ses conduits auditifs.

Quelques heures plus tard, la haute mer. Les WC sont déjà bouchés et les salles d’eau inondées. Des passagers bedonnants et fortement moustachus urinent avec satisfaction à même le sol avant d’y jeter leurs mégots. L’odeur est infecte. A chaque roulis du bateau l’eau qui inonde le sol des salles de bains vient fouetter le rebord des portes d’accès et déborde jusque dans les grandes salles où s’entassent les passagers.

Les repas, servis à 5 h, 12 h, 16 h, sont à la hauteur de la propreté des toilettes. Un peu de riz blanc, un bout de poisson (priez pour n’avoir ni la queue ni la tête) et trois légumes non identifiés sont servis sur un plateau métallique qui rappellera à certains les cantines scolaires, à d’autres la prison. Heureusement, il est possible de corrompre le cuistot et de se faire servir des repas plus conséquents. Passez par la porte arrière et tendez un billet de 5000 rupiah par plateau.

Mais messieurs, si vous voyagez accompagnés, veillez à ne pas passer trop de temps à négocier en cuisine, car pendant ce temps, votre amie ou votre femme risque bien d’être importunée par des officiers sûrs de leur charme. Persuadés que continuer le voyage dans la cabine du capitaine constitue pour n’importe laquelle des passagères une offre irrésistible, d’autant que la maison offre à la clé de superbes échantillons de parfum, ces moustachus de luxe tout de blanc vêtus poursuivent leur cour, et votre compagne risque d’avoir bien du mal à s’en défaire. Mais d’ailleurs, cette coquine voulait-elle vraiment chasser ces magnifiques marins virils comme elle le prétendra par la suite ? La vue de ces moustaches finement taillées ne lui a t’elle pas rappelé ô combien elle s’était égarée en choisissant de se lover dans les bras d’un étranger ?


Quant aux compagnons de voyage, il n’y a lieu ni de les diaboliser, ni de les idéaliser. Certes, les rencontres sont faciles en Indonésie, et les gens sont très chaleureux, beaucoup plus souriants qu’en France, mais ces liens qui se créent sont parfois très superficiels. De plus, comme partout, le pays comporte son lot d’abrutis, de beaufs et de salopards finis. Simplement, il faut une certaine maîtrise de la langue et quelque connaissance des usages locaux pour les identifier.

Pour le reste, les voyageurs occidentaux anti-PELNI font preuve de bien peu de faculté d’adaptation en se refusant à comprendre que les questions que les Indonésiens assènent aux touristes sont avant tout un témoignage de l’intérêt qu’ils leur portent. Ces questions sont avant toute chose destinées à être retournées à celui qui les émet (« Oui je suis marié, et toi ? »), cela afin d’engager la conversation. Évidemment, certains interlocuteurs sont plus intéressants que d’autres. Mais ceux que cette pratique sociale insupporte peuvent aussi tout à fait l’éviter… en restant chez eux, à Paris ou à Marseille, ou en voyageant, à la limite, comme des richards, enfermés à double tour dans leur cabine première classe.

FRED

Pulau Macan

C'est où?
C'est quoi?

bah une île! non, deux en fait, puisque Pulau macan et couplée à pulau Tiger juste en face , complètement vierge pour jouer les iles désertes.

mais encore?


L’ile est petite (capacité d’accueil de 30 personnes max), jolie, et s’inscrit dans une perspective d’éco-tourisme. Même si l’idée est un peu (bcp) marketing, et qu’il reste des progrès à faire, les initiatives sont réelles (compost pour le potager du jardin, bientôt les panneaux solaires et éoliennes pour l'électricité) et originales (le bois utilisé pour les constructions de huttes, de tabourets et autre est récupéré parmi les nombreuses choses qui s’échouent sur l’île (et malheureusement, ils ne trouvent pas que du bois ! mais c’est bien nettoyé puisque l’on aura absolument rien vu venir polluer l’eau transparente et le sable blanc ).

Au niveau couchages, des endroits plutôt charmants:

Le concept est sympa puisqu’il ne s’agit pas seulement de passer un week-end farniente - composé de baignades, snorkelling, bouquinage, siestasses, chill-out – mais aussi de faire des rencontres. On a eu la chance d’être dans un groupe de 25 personnes, éclectique en termes de nationalité, d’âge, de statut social, et de caractère avec des gens bien sympathiques que l’on a vraiment pris plaisir à rencontrer. Apparemment, on ne peut pas parler de "chance " : Roderick (le manager, un type bien sympa au parcours intéressant) nous soutient que dans 98% des cas, les groupes sont cool et l’osmose prend tout autant. C’est d’abord autour des repas pris ensemble, au gré des affinités, que ces échanges se font ;- pour se prolonger au coucher de soleil, puis tard dans la nuit sur le deck à regarder les étoiles et refaire le monde.

Détail d’importance majeure : le point d’honneur à cuisiner de bons repas et de bons snacks – à base naturellement de poissons frais, mais aussi fruits et légumes, sans oublier le pain aux céréales, les crêpes et le nutella ! mouiiiiiiii - et on peut même se lâcher en cuisine avec des recettes perso.


Bref, l’endroit vaut le détour même si le week-end est court et pas donné (comptez 120 euros/personnes pour les buveurs de gin-to et bintang) .

Plus d'infos sur : http://www.pulaumacan.com



Plateau de Dieng (par CR)

Dieng, c'est un plateau volcanique situé à 2000 mètres d'altitude, abritant temples, cratères et lacs sulfureux. Il fait partie des circuits touristiques classiques de Java Centre. En général les gens trouvent ça soit super bien, soit pas bien du tout. Alors, ça m'a intrigué...


Jeudi, 5 heures 30 de train jusque Semarang en "Executive class", bien installé. Le train passe au milieu des rizières, au milieu de nulle part. Ca ne va pas très vite mais ça passe vite. On ne croise que quelques paysans au travail. C'est calme, c'est beau.

De Semarang, un vieux bus bien pourri comme on les aime.
C'est moins confort que le train. Pas de clim. Et surtout, le bus ne quitte pas la ville de départ tant qu'il n'est pas bondé. Alors on tourne dans Semarang pour être sûr de bien ramasser tous les gogos qui empruntent le trajet, même s'ils ne vont pas très loin (on peut demander l'arrêt du car à n'importe quel endroit). Mon voisin dans ledit bus me propose sa fille à marier. Merci Monsieur, ça ira.
Je vous épargne les détails des marchands qui passent dans le véhicule pour proposer leurs produits divers, et les joueurs de musique à la petite semaine qui interprètent des versions massacrées de tubes indonésiens pour grappiller quelques roupies.

Après 5 heures de routes escarpées, me voici arrivé à Wonosobo, petite ville d'altitude sympa, aux portes du plateau de Dieng. Mais il est déjà 18H passées, plus de bus pour ma destination. Dodo donc.

Le lendemain j'arrive à Dieng après une route bien sportive dans un minibus chargé de gens, de sacs de riz et autres denrées en tous genres.

Ca y est, il caille ! Je m'installe dans un petit losmen (auberge), et je pars me balader. Atmosphère sympa. Des temples, un cratère, un lac sulfureux, puis un autre lac, puis un autre cratère. Bon, OK. Dodo à 21H, c'est calme là-haut.



Samedi matin, c'est parti pour la visite de l'AUTRE Dieng ! Je loue une petite moto pour la journée (4 euros essence comprise). Je me perds dans les rizières et les petits villages. A quelques kilomètres seulement du site touristique de Dieng, les gens ne semblent pas souvent voir des touristes passer, si on en croit leur surprise à la vue d'un blanc dans le coin (ou alors c'était juste à cause de ma dégaine à moto ?). Alors que je faisais une pause, un gars m'interpelle, et, désignant du doigt mon appareil photo, me demande tout sourire : "Mister, you give to me OK ?".
Je me balade au hasard des routes et des chemins jusqu'à un bled appelé "Batur". Les superbes paysages de montagnes, rizières et rivières, ainsi que l'ambiance du site, me rappellent la belle région de Sapa au Vietnam...
Après, je suis rentré.






Dodo à 20H, bien crevé, plein de belles images dans la tête.


Je termine Dimanche matin avec le lever de soleil sur Dieng, sympa.


Puis c'est reparti pour du minibus jusque Wonosobo (qui trimballera cette fois-ci des morceaux de cartons à recycler), puis du bus jusque Magelang (où j'expérimente pour la première fois le bus longue distance en position debout - pas top mais moins pire que ce que je craignais), puis Yogyakarta où je flâne pour ma dernière après-midi. Il pleut mais ce n'est pas grave, c'est doux Yogya sous une fine pluie...

Dernière anecdote, dans le hall des départs de l'aéroport de Yogya : un concert de reprises de tubes indonésiens version kermesse (bande son + synthé + 2 chanteuses criardes), le tout à fort volume, il ne manquait plus que la buvette. Chaque fois qu'il y avait une annonce concernant les avions, le groupe s'arrêtait brutalement de jouer... puis reprenait là où il en était resté, quelques secondes plus tard...
Rigolo mais un peu usant en fin de week-end.

Avion, taxi, dodo.

Pays Baduis (par CR)

Direction Rangkasbitung, Java-Ouest, à l'arrache, avec Yacine. Là-bas, il parait qu'il y a des tribus qui vivent dans la jungle, reculées de tout, qui refusent la technologie, qui ne parlent pas indonésien, et tout et tout. Ah oui ?


Ca commence par du train Ekonomi. 2h30 de trajet folklo à 2.000 roupies (0,15 euro). Chaos humain dans un train qui circule au milieu de décors si calmes...


Arrivée à Rangkasbitung donc. Repas, la collecte d'infos se révèle assez difficile. On finit quand même par trouver une caisse et un gars qui veut bien nous conduire, zou ! Direction Cisemut. On s'enfonce dans de magnifiques rizières.


Sur la route il y a des travaux. Quand c'est comme ça en Indonésie, il y a toujours un bonhomme pour récolter des sous en guise de remerciement pour les réparations, et une fille qui crie dans un micro à l'attention des voitures passantes : "SVP, filez-nous des sous !". Ce coup-ci, à notre passage, la fille en question a écarquillé les yeux en nous voyant passer, et a arrêté son speech, pour hurler toujours dans sa sono saturée "Hey, hey, ada bule, ada bule !!" ("Hey, hey, il ya des blancs, il y a des blancs !!"). Délicieuse Indonésie...

Cisemut, village paisible du bout du monde... Pas d'hôtel, on est hébergé chez l'habitant. Mauvaise pioche (ou bonne pioche tellement ça en devenait drôle), le gars était un relou de première qui avait peur qu'on se perde dans l'énorme mégalopole de 3 rues et 200 âmes, alors il nous suivait partout. Balade dans les rizières paisibles à perte de vue au soleil couchant. Les gamins se baignent dans la rivière, nous demandent de les prendre en photo... On n'est vraiment qu'à 150 km de Jakarta... Ou au fin fond de Lombok ?



Le lendemain, direction Ciboledger. Village tout aussi charmant, aux portes de la forêt des baduis (les tribus machin truc, vous suivez ?). Il pleut mais ce n'est pas grave, c'est doux... Balade de 5 heures dans la jungle avec un guide qui marche pieds nus là où on manque de se casser la figure avec des chaussures de rando... Traversées de rivières avec ou sans pont, visites des villages... On ne nous avait pas menti, pas d'électricité, pas d'eau courante, peu de gens parlant le Bahasa Indonesia. Mais quelques tristes cannettes de coca quand même...




Dodo dans une maison baduis, par terre. C'est pas très confort mais on s'y fait. Le lendemain, dernière balade, sous le soleil cette fois, puis retour à Jakarta...

3 jours hors du four : ça fait du bien de respirer.


En pays Minangkabau

Si on devait résumer en deux mots cette région (sumatra barat)

- Women’ power, yeah: les femmes tiennent la culotte, le porte-monnaie, le frigo... TOUT! Enfin un monde intelligent... Vive le régime matriarcal!!!


- Des toits magnifiques, évoquant la corne des buffles


(pour la petite histoire, Minangkabau vient des mots minang (victorieux) et kabau (buffle) et de la légende « d’une dispute entre les Minangkabau et un prince voisin du Majapahit. Pour éviter une bataille, le peuple avait proposé de faire se battre à mort deux buffles, chacun représentant une des parties. Le prince amena le plus grand et agressif des buffles, mais les Minangkabau rusèrent en amenant un bébé buffle affamé, dont les cornes avaient été taillées de manière à être aussi aiguisées que des lames de couteau. Voyant le buffle adulte au milieu du champ, le bébé couru vers lui espérant du lait. Le grand buffle ne voyant aucune menace de la part du bébé ne lui prêta pas attention, cherchant un adversaire à sa mesure. Quand le bébé chercha fouilla en cherchant une éventuelle mamelle, il blessa mortellement le buffle et apporta la victoire au peuple Minangkabau. » merci wikipedia!


La cuisine Padang

Très appréciée des Indonésiens c’est l’une des cuisines les plus épicées (avec celle de Manado), autant dire que tu pleures ta race si tu n’aimes pas ça ! Genre tapas à l’indonésienne, c’est servi sous forme de petites portions, on vous amène toute la carte du resto à table, on ne paie que ce que l’on mange (à l’assiette). Parmi les spécialités : le rendang (ragout de bœuf), les aubergines au chili, le deng-deng (bœuf séché) et d’autres trucs à base de foie, de cœur et de je ne veux pas savoir quoi…

Bukittingi


Pas grand-chose à faire dans cette bourgade sympa et calme, hormis le big ben à l’indo, signalons un très bon resto chinois : le Mona Lisa avec une reproduction de madame Joconde sur ses murs crasseux et une soupe aux wontons terrible !


La vallée d'Harau

Calée entre d’immenses falaises brunes-orangées, la vallée d’Haurau (une 30aine de km de Padang) est un havre de tranquillité que seuls les singes viennent troubler par leur jacasserie impressionnantes ! Le seul endroit pour y passer la nuit est un coin charmant : ECHO Homestay (0812 6730 609), avec maison traditionnelle et staff vraiment sympa.

500 personnes vivent dans cette vallée où on se balade entre rizières, villages, et cascades


Rafflesia

Ni tige, ni racine, ni feuille, c’est quand même une fleur - et même la plus grosse au monde du genre (jusqu’à 1à kg et 1 m d’envergure).
Statistiquement, il faut voir le cul bordé de nouilles pour en voir : on les trouve que dans les forêts de Sumatra, Malaisie et des Philippines et elles ne vivent que 8-10 jours après 18 mois pour éclore !


Lac Maninjau

Après 46 virages, superbe vue plongeante sur le lac – pas aussi beau que Toba à mes yeux, mais très sympa quand même. Tour du lac (70 km) à vélo, balades à pied, pijat avec la Ibu du coin, c’est un super endroit pour se relaxer et oublier le bruit et les odeurs de Jakarta.. On aime particulièrement 'étroit passage boueux à emprunter au milieu des rizières et des buffles pour se rendre à la homestay (Chez Arnel)

Belle balade in the jungle qui débouche sur les rizières avec une vue énorme sur le lac. Pas expérimenté mais possible de dormir au milieu de nulle part (à mi chemin de la balade qui dure 1h30 en marchant bien) dans la "ANAS homestay" - avis aux amateurs de sangsues !

le même Anas qui vous sauve de la crise d’apoplexie avec une mie rebus qui prend plus de 40 minutes à cuire, mais qu s'avère plus que digne des warungs citadins


Les plages de la côte

Bien grandes, bien cleans pour les standards indonésiens, avec toujours les pêcheurs du coin et le club de badauds qui déboule de nulle part en deux temps trois mouvements dès qu'il s'agit de mater des bule .. De sable noir, on peut quand même voir le blanc sur les îlots d’en face, qui ont l’air bien sympas… Pour la prochaine fois !

Batukaras, la plage qui déchire sa race (Par DG)

Ce petit village de pêcheurs situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Pangandaran, au sud ouest de l’île de Java, est accessible après environ 6-8h de voiture à partir de Jakarta ce qui n’est quand même pas top pratique, je me demande comment je peux y aller 10 fois par an…
Cette petite introduction sans lubrifiant appelle quelques questions (Hého les questions!)

La plage de Batukaras justement (comme par hasard, ça tombe bien, hein?)

Alors Pourquoi y aller ?

- Son spot de surf très « user friendly », pointbreak sandbottom, assez régulier, et cette droite qui déroule longue, longue… comme un truc qui serait long genre entre 200 et 400m je dirais + tous les spots environnants (Bulok Benda, Reef, Batu hiu, Batu Mandi…)

Une photo dans un des warungs
Excellente vague pour débuter le surf
- Son ambiance laid-back à la cool, au bord de la plage, c’est calme, les chiens errants se chamaillent, les locaux pêchent, surfent, jouent de la guitare et les bules prennent des coups de soleil… on va se taper son petit bawal bakar au warung, détendu du gland tout ça.
- Ses attractions touristiques incrédibeuls tels le green canyon, le bamboo bridge, le Batu Hiu ou la réserve naturelle de Pandgadaran.


- Ses petites soirées bien arrosées à la bintang ou à l’arak bon marché, ça se termine assez souvent sur la plage à 4h du mat pour claquer son renard dans les vagues. L'endroit est également assez réputé pour ses magic-champi, et l'on y aurait vu Billy the Kick et les gamins en folie y passer un court séjour.

Oui je sais, c'est balèze, j'ai fait illustration LV2

Comment y aller ?

En voiture :
De Jak’, prendre la toll direction Bandung jusqu’au bout puis suivre Tasikmalaya, Ciamis, Jateng (qui n’est pas une ville mais l’abréviation de Jawa Tenga, Central Java), puis Banjar, Pangandaran, puis Parigi, Cijulang et enfin Batukaras (entre 6 et 8h)

En bus :
Prendre un bus de Kampung Rambutan jusqu’à Pangandaran, puis un autre jusqu’à Batukaras (entre 8 et 10h)

Il parait que c'est faisable en avion mais j'ai jamais fait en raison des tarifs, il est possible de louer un petit coucou privé d’Halim vers Nusa Wiru, puis bus jusqu’à Batukaras. Je m’étais renseigné, je crois que c’est environ 200 usd/h

Pourquoi ne pas y aller ?
- A éviter si tu est fan de Kuta Beach ou que tu aimes passer tes week ends en club branché, à Batukaras y’a rien, juste des pécheurs, 3-4 hotels, 1 surf shop, 3 warungs, 1 mosjid et basta
- A éviter si tu es malade en voiture, y'a de la route et ça zig-zag
- A éviter pendant les vacances du Ramadan sinon ça donne ça